[Hialeah] Bar « Ti Boukan »

Le bar affiche clairement une déco et une ambiance créole. On y sert de tout et pas mal de spécialité haïtiennes.

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Il y avait peu de clients, quelques habitués, des Haïtiens qui parlaient français. Christian Des Roziers était là, debout près du comptoir. Il discutait avec un type mulâtre, grand et chauve. Max était bien mis pour les observer mais il était trop loin que pour les entendre. Quand il se décida à faire son choix, la serveuse créole lui amena son thé.

Max n’avait pas du tout soif, ou du moins il aurait voulu boire de l’eau après le café qu’il venait de prendre. L’inconvénient, si il arrivait dans ce bar en demandant juste un verre d’eau , ça aurait était louche a deux cent kilomètres à la ronde. Max faisait avec et réceptionna le thé que la serveuse lui déposa avec un sourire contagieux.

Le haïtien qui discutait avec le mulâtre était bien ancré dans ce bar et Max ne pouvait pas perdre de vue le suspect. Toutes les places étaient prises, il était condamné à rester sur le comptoir. Il aurait bien voulu s’approcher pour écouter ce qu’ils disaient, mais il resta sur ce que son lieutenant lui a indiqué. Ne pas entrée en contact. Son thé était encore plus brûlant que le café de son lieutenant.

quelques seconde plus tard, un couple se leva de leur siège pour partir du bar

Max continuait à observer à loisir son suspect en train de discuter avec un autre individu. Puis il fut interrompu par un client du bar qui trouva que c’était une bonne idée d’engager la conversation avec lui. Un type un peu trapu, à l’accent haïtien s’accouda au bar à côté de Max.

- J’vous ai pas encore vous ici. Vous êtes nouveau dans le coin ?

Max ecouta le trapu lui posé une question. Max essaya de savoir quelle genre de type était cette personne. Peut-être le genre de mec qui se retrouve souvent dans ce bar, un habitué ? le type qui n’oublie pas le visage d’un habitué ?…

- Je suis arrivé il y a deux jours

Max utilisa un ton très neutre , sans donné d’expression jouant le genre de mec qui voulait être tranquille mais sans pour autant devenir asocial. Il prit une gorgé de son thé et enchaina sur une question

- Vous êtes un habitué ?

Le type avait l’air content de discuter et continua la conversation normalement.

- Ah, et vous venez d’où ?

Il avait même l’air assez content que Max s’intéresse à lui.

- Je passe une bonne partie de mon temps libre ici. Ca m’évite de subir les humeurs de madame à longueur de journée.

A l’autre bout du bar, Chrisitian Des Roziers avait l’air d’être dans une conversation de plus en plus animée sans que Max ne parvienne à en comprendre un seul mot.

Max ne releva pas, il essayait quand même de rester concentré sur sa mission. Même si il n’arrivait pas à capter ce que disait son suspect, il en profita pour payer son thé en appelant la serveuse, sans pour autant tourné le dos à son interlocuteur. Max essaya de regarder ce qu’il se passait dehors par réflexe, mais revenait aussitôt vers la serveuse lorsqu’elle se trouva devant lui. Il commença a payé d’avance, sait-on jamais si l’haïtien décida de partir. La conversation devenait intense côté suspect. Par réflexe quelques gens comme Max les regardait. La serveuse rendit la monnaie

Merci

L’interlocuteur de Max parut surpris que ce dernier ne réponde pas à sa question.

- Hé, vous m’entendez ?

A l’autre bout du bar, Christian Des Roziers sembla se calmer un peu. Il se leva et se dirigea vers le couloir qui, d’après une affichette, menait aux toilettes. Le couloir se trouvait à l’opposé de la porte qui donnait sur la rue.

Le thé toujours sur le comptoir, l’inconnu qui voulait continuer a parlé, le suspect partant vers les toilettes. Certes, son lieutenant avait dit qu’il gérer la sortie arrière du bar mais Max n’était pas tranquille. Il fallait improviser. Coup d’œil vers la porte d’entrée, un regard vers les toilettes, puis il se leva de son tabouret, prenant son portable sur soi et parla a l’inconnu

- Je reviens

Il n’avait pas encore le portable de son lieutenant, mais il improvisa un envoi de texto a son pote colin lui demandant si il connaissait des nouveaux lieu pour le billard. Il prenait son temps. Vu la position de max, au pied de sortie de l’entrée, il avait vu sur le couloir menant aux toilettes, vu sur la voiture de service et vu sur l’extrémité du trottoir ou pouvait surgir d’un moment ou un autre son lieutenant. A vrai dire il avait du mal gérer tout cette vision, mais c’était l’idée improviser qu’il avait eu pour rester discret. Le défaut de ce plan c’est qu’il pouvait gêner l’arrivée de client voulant boire un verre ici.

L’habitué ne quitta pas Max des yeux et sembla trouver son attitude assez étrange. Pourquoi se déplaçait-il de la sorte ? Il finit par se faire une raison et retourna à sa propre consommation. Christian Des Roziers sortit des toilettes quelques instants plus tard mais ne reprit pas la conversation avec le même individu. Il passa derrière le bar sans que la serveuse n’objecte et il monta les escaliers avant de disparaître à l’étage.

Texto envoyé, il observa quelques secondes la scène de l’intérieur du bar et pu apercevoir le suspect monté à l’étage. En gros Max avait la sensation d’être dans un nid. Comme si que ce bar appartenait au type en question. Max revenait au bar pour finir son thé. Il regardait les gestuelles de la serveuse essayant de voir si elle caché quelque chose, si elle était sous stress ou n’importe quel indice corporel qui pouvait lui servir, quelque soit le camp ou se trouvé la barmaid. Est-ce que la serveuse subissait ou elle était bien avec eux ?

Il se remémorait une situation d’entraînement qu’il avait eu pendant l’école. La mauvaise sensation que si il rejoignait son lieutenant de l’autre côté aurait était mauvais signe. Max saura plus tard si c’était une bonne ou mauvaise idée mais il décida de partir saluant la barmaid avec un sourire. Il ne voulait pas non plus attendre dans la voiture de peur d’être repéré par des jumelles dans le cas ou. Finalement il marchait sur le même trottoir mais s’éloigna fortement du bar. Il avait l’idée quand même d’envoyer une patrouille tourné autour du patelin. Il composa le numéro espérant avoir n’importe quel collègue.

Allez ! répondez !

Max ne repéra rien de particulier chez la serveuse. Elle avait l'air blasé, elle était là pour faire son job et ça n'avait pas l'air très épanouissant.

Quand il ft sorti et qu'il appela la ligne du MPD réservée aux agents, il entendit deux sonneries avant qu'une voix féminine réponde.

- MPD Dispatch. Que puis-je pour vous?

Max se sentait mal à l’aise, pas dans son habitude, une appréhension. En général il savait maîtriser ces colères suivant les situations, mais là c’était bizare. Il ne pouvait prévoir comment il allait réagir.

- Bonjour Max Dolan, je suis avec le lieutenant Bradford. Si vous n’avez pas de nouvelle dans l’heure, ramenez-vous au coin de la rue san diego au bar Ti Boukan quartier haitien… S’il vous plait.

Max raccrocha. Il prit le temps de faire le tour du paté de maison dans l’autre sens de là ou il était arrivé pour éviter de recroiser le bar. Une fois le tour fait, il arriva à l’arrière ou était censé être son patron. Dans la tête de Max il s’imaginait plusieurs scenario de la situation, du pire au meilleur. Il se trouvait enfin à l’arrière.

Après que Max lui ai donné le numéro de son badge, la standardiste lui confirma qu’une patrouille serait envoyée dans l’heure s’il n’avait pas repris contact. En faisant le tour du bar, le nouvel inspecteur du MPD ne pouvait pas louper la voiture du lieutenant Bradford qui attendait garée à une quinzaine de mètres de la porte de derrière. Le lieutenant était toujours au volant et fit un signe quand il aperçut Max.

En avançant vers la voiture il regardait à droite ou à gauche pour voir si quelque chose de louche s’était immiscé dans le coin. Il monta dans la voiture du lieutenant. A l’intérieur de Max ça bouillonnait sévère. Il ne savait pas par quoi commencer et ne disait rien pour le moment

- Nous sommes dans un nid lieutenant. J’ai eu peur pour vous. Je ne sais pas ce qui se trame mais je pense que nous somme dans un nid.

La contradiction c’était la barmaid. Il n’arrivait pas à voir le moindre geste qui pouvait l’aider à traduire une complicité avec l’haïtien. Sauf son visage ou apparemment elle s’ennuyait à mourir.

- Le type a discuté longuement avec un autre. Il est grand et chauve. Je n’arrivais pas à entendre leur conversation. Puis notre suspect est passé aux toilettes, en sortant il s’est dirigé derrière le bar et il est monté à l’étage au-dessus… C’est là que j’ai commencé à flipper pour vous. Je me suis rendu compte, qu’on était dans un nid. C’est chez lui ici. Je ne sais rien sur la barmaid, si ce n’es qu’elle ne kiff pas du tout son job à moins qu’elle ai peur. Si on l’interroge je ne peux pas dire encore si c’est une bonne idée.

Max ne savait pas si il avait raconté dans le bon ordre mais il avait déballé tout ça a son lieutenant.

Bradford essaya de suivre les explications un peu confuses de Max.

- Tu as entendu ce qu’ils se disaient ?

Le lieutenant réfléchit aux informations que venait de lui donner son subordonné.

- Je me doute que s’il vient ici, ce n’est pas que pour les cocktails.

Les indications sur la barmaid lui donnèrent une idée. En l’énonçant tout haut, il demanda implicitement l’avis de Max.

- C’est peut-être la barmaid la clé. Les serveuses ont toujours les oreilles qui traînent dans ce genre d’endroit. Si on la suit à la fin de son service et qu’on l’interroge quand elle est seule, on peut peut-être en apprendre plus sans éveiller les soupçons de notre suspect.

Lieutenant, j’ai bien peur qu’elle soit de mèche, si notre type est monté à l’étage sans qu’elle ai pu dire quoi que se soit, à mon avis elle est impliqué de près ou de loin, à moins que sa soit sous la contrainte. Si vous pensez que c’est une bonne idée, on peut faire ça. En revanche, je n’ai malheureusement pas entendu ce qu’il disait, mais leur discussion était mouvementée.

En regardant une gouttière, Max visualisait dans sa tête la barmaid. Dans le cas ou elle n’était pas de mèche peut être que sa famille était pris en otage par un de ces alliés à l’haïtien. Si elle était impliquée, Max avait bien peur que sa soit le QG du type en question.

On ne sait rien sur la famille de la barmaid ?

Bradford réfléchit quelques instants avant de répondre.

- Dans ce genre d’organisation, le personnel du bar est souvent clean. On ne lui demande que de fermer les yeux de temps en temps. Je doute que Des Roziers accorde une grande confiance à cette serveuse.

Il répondit à la question en haussant les épaules.

- On ne sait rien sur le bar en général. Ca peut être une bonne idée de faire des recherches avant de se lancer dans l’interrogatoire.

Il sortit son téléphone et appela le dispatch. Il demanda à une patrouille de passer se mettre en planque devant le bar pour surveiller les allées et venues de la serveuse plutôt que ceux de Des Roziers.

- S’il vous plait, dites leur que je suis avec vous, pas d’altercation en vue.

C’est ce qu’avait dit Max à voix basse lorsque son lieutenant parlait au dispatch, il avait oublié de lui en parlé. Max avait le sentiment d’avoir retrouvé une tranquillité, le fait de s’apercevoir que son lieutenant était toujours présent, et que le haïtien n’avait pas du qu’on l’observait. Les gens dans la rue s’occuper de leur vie, ils étaient à mille lieux de deviner ce qu’ils pourraient se tramer dans ce bar… Non les gens avaient leur propre occupation dans leur vie et pour leur sécurité ils devaient en finir avec ce haïtien.

- Que fais t-on maintenant ?

Bradford transmit le message au dispatch. Ensuite, ils attendirent que la relève arrive pour surveiller le bar. Une voiture de patrouille se gara à une certaine distance de la porte d’entrée du bar et l’un de ses occupants fit un signe au lieutenant. Ce dernier mit le contact et répondit à la question de Max.

- On retourne au MPD et on fait des recherches.

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