[East] Cabinet d'avocat Wong & associés

- Je sais qui vous êtes, répondit le privé en essayant visiblement de reprendre correctement ses esprits.

Il écouta la question de Stan et fit claquer sa langue.

- Possible, mais vous connaissez aussi bien que moi les clauses de confidentialité qui unissent détective et avocat…

Il laissa trainer sa phrase quelques secondes, avec un pointe d’accent irlandais. Lui tirer les vers du nez risquait d’etre compliqué.

- Du coup, que puis-je pour vous, reprit-il enfin ?

Stan s’était attendu à cette réponse. Morgan aurait d’ailleurs été un piètre détective s’il avait dit à Stan tout ce qu’il avait voulu savoir sans autre forme de vérification.

- Deux choses. D’abord, Daï Feifei a fait l’objet d’une terrible agression il y a deux jours. Elle est hospitalisée en ce moment, des blessures et des mutilations atroces. Donc, je vous invite à vous tenir sur vos gardes et, comme moi, à faire ce qu’il faut pour vous protéger. C’est clairement l’affaire que Ms Feifei vous a confié qui l’a conduite dans cette chambre d’hôpital.

Toujours courtois, il avait déjà un ton sérieux, il devint grave, voir un peu sévère.

- Ensuite, dans la mesure ou elle n’est plus en état, du moins pour le moment, de poursuivre l’affaire, je la reprends et donc je vous invite, avec l’accord de Ms Feifei à me communiquer les informations dont vous disposez. Si vous y tenez, nous pouvons nous rencontrer dans la chambre de Ms Feifei pour obtenir son accord oral.

- Merci de l’avertissement. Je l’avais averti du danger qu’elle courait mais elle a refusé ma protection. Elle ne souhaitait pas quitter la ville. Tête de mule !

Mieux réveillé à présent, la voix du privé était posée et parfaitement calme. Stan avait côtoyé assez d’homme d’action dans sa vie pour en reconnaitre facilement un, même sans l’avoir vu. Daï ne l’avait sans doute pas choisit au hasard.

- Je veux bien que vous repreniez l’affaire, mais vous comprendrez qu’il me faudra plus que votre parole pour cela. Un conseil gratuit cependant. Vos adversaires sont redoutables et sans pitiés. Etes-vous sur de vouloir les affronter ? Votre poste de DA ne vous protégera pas… si vous êtes élus évidemment.

La réponse de Stan vola du tact au tac.

- DA ou pas, je n'ai pas l'intention de laisser ces fumiers s'en sortir après ce qu'ils ont fait à Daï. Si vous pensez qu'elle est une tête de mule, attendez de me voir à l'oeuvre.

Stan était déterminé. Ca ne l'empêchait pas d'avoir toujours en tête la promesse qu'il avait faite à Trish. Il n'avait pas l'intention de se battre seul et saurait s'entourer d'alliés. Elu ou pas.

- Pouvons-nous nous rencontrer ? Vous souhaitez avoir l'accord oral de Ms Feifei ? Vous voulez que je signe un contrat ?

- On doit vous donner des cours d'idéalisme en fac de droit...

IL réfléchit un instant à la question du transfert de dossier. Simultanément, l'avocat entendit une cafetière qui se mettait en marche.

- Je ne peux pas faire sans son accord, répondit-il finalement. Et encore, je vous bien vous dire ce que j'ai fait pour elle, mais je n'ai pas forcement envie de retourner me frotter à eux. Je suppose que vous l'avez déjà vu ? Pourra-t-elle parler?

- Je ne vous en demande pas plus, confirma Stan.

Il n’avait de toute façon pas envie de lancer un détective privé sur les Mongols, ce n’était sans doute pas la chose à faire. Stan était idéaliste, mais il n’était pas suicidaire. Une certaine prudence était de mise.

- Elle ne peut pas parler, elle communique avec un appareil qu’elle tient dans la bouche et qu’elle presse pour envoyer un signal. Un bip pour oui, deux bips pour non. Ca suffira pour obtenir un accord. On peut se retrouver devant l’hôpital principal ? Quand pouvez-vous vous libérer ?

En même temps, s’il venait de se lever, il ne devait pas avoir un agenda très chargé.

Un juron ponctua la description des blessures de l'avocates.

- Ok. Je vous retrouve la bas en début d’après midi. Je vous reconnaîtrais.

Sur ces derniers mots, le détective raccrocha. Il était presque midi, constata Stan et la faim n'allait pas tarder à le tenailler, malgré certain moments sa matinée peu ragoutant.
IL savait aussi, d'expérience qu'a cette heure, retourner vers le centre ville et l’hôpital lui prendrait du temps.

Stan rangea son téléphone et mit le contact. Il préférait ne pas passer trop de temps dans Chinatown. Si on l’y repérait trop souvent, ça pouvait inquiéter ceux qu’il s’était mis en tête de faire tomber.

La Lincoln se mit en route en direction de centre-ville. Si Stan avait le temps, il passerait au siège de campagne pour saluer Clara et Wyatt et prendre la température en mangeant un sandwich avec eux. Sinon, il irait directement à l’hôpital et prendrait quelque chose à la cafétéria.

Les bouchons eurent raison de ses bonnes résolution concernant la campagne et il décida à mis parcours de se rendre directement à l’hôpital, à nouveau.

=> Hôpital principal