[South] Maison de William Ronbinson, 2643 S Cloverdale St

En voyant Xiang approcher, l’homme cagoulé tenta d’attraper son arme, mais Xiang fut plus rapide. L’agresseur blessé se recroquevilla sous le coup de la menace et Xiang botta en touche le pistolet et son silencieux. Le blessé comprit enfin qu’il était complètement à la merci de Xiang. Il cessa de lutter et continua de se tordre de douleur.

- Enfoiré, j’aurai ta peau !

On entendait toujours les sirènes au loin.

Le type gisait à terre avec maintenant une balle de plus dans le bras. Xiang se rua sur l'arme à terre et l'attrapa avec morceau de tissu pour la positionner en haut d'une armoire ou d'une étagère, un lieu hors d'atteinte. Alors que le tueur le menaçait et que Xiang vit le cadavre du père de Dee à terre, l'adolescent se rapprocha de lui avec un rictus sadique.
- I'm sorry what did you say ?
Blam ! Xiang ponctua sa phrase par une balle dans la main de son agresseur. Il continua ensuite.
- I can't hear you with all that noise, speak louder !
Blam ! Une seconde balle dans le pied de sa jambe valide. Les quatre membres invalidés, Xiang fit la dernière chose qui lui restait à faire avant de s'enfuir : découvrir le visage de l'homme qui avait tué le père de Dee. Après cela, il s'enfuirait bien qu'il n'avait pas beaucoup d'espoir avec la police maintenant proche de lui.

Le blessé hurla à chacun des coups de feu. Il n'était plus menaçant, il pleurait de douleur et implorait la clémence de Xiang.

- Pitié, arrête... Je t'en supplie, arrête...

Xiang retira la cagoule de son agresseur et reconnut Dick, le membre d'Anonymous avec qui il avait pris sa première cuite. Les sirènes commençaient à se rapprocher.

Xiang retînt son doigt de la détente devant les supplications de ce dernier. La cagoule enlevée, la rage refît surface et le pistolet monta pour s'aligner sur la tête de Dick.
Sa main était crispée et son doigt caressait la détente... La tentation était grande, très grande... Xiang se revoyait face à ce tueur qu'il tenait en joue, celui qui avait tué Cab'... C'était la même scène, la même urgence, la même rage...
L'adolescent enleva son doigt de la détente et fit volte-face, direction la fenêtre. Dick était chanceux aujourd'hui, la police était en route... C'était bien l'unique raison pour laquelle il avait la vie sauve aujourd'hui, certainement pas par charité... Vérifiant bien qu'il ne sortait pas d'arme de secours, Xiang souleva la fenêtre de la cuisine et l'enjamba, son bras blessé lui lançant une méchante douleur dans le muscle. Une fois dehors, il rangerait son pistolet et s'enfuirait dans la direction opposée aux sirènes. Décrochant son portable, il appela le FBI et déclara.
- J'ai besoin d'une livraison, menu complet, pizza chorizo ultra spicy. Et tout de suite.
Pour adresse, il donna un point de rendez-vous situé à un kilomètre et demi de là... En espérant y arriver sans que les flics ne l'arrêtent.

Dick ferma les yeux quand Xiang pointa son arme sur sa tête. Il sentait sa dernière heure venue. Xiang ouvrit la fenêtre de la cuisine et sortit de la maison. Il se retrouva face à une palissade en bois d’environ deux mètres de haut. La seule autre façon de quitter la propriété de Bill Robinson était de faire le tour de la maison et de partir par devant. Mais bien sûr, c’était par là que la police arrivait et le bruit des sirènes était de plus en plus fort.

Xiang donna rendez-vous au FBI, il verrait sur place si le message codé avait correctement été interprété. Si le stress de la course poursuite était toujours là, l’adrénaline de la fusillade retombait. Xiang avait très mal dans l’épaule et ne sentait plus son bras ni sa main gauche. Son bras était complètement ensanglanté et sa manche gouttait.

Grâce à son entraînement en gymnastique, Xiang n’eut pas trop de difficultés à se hisser en haut de la palissade. Le plus dur était de gérer la douleur. En passant de l’autre côté, il réalisa qu’il n’avait pas pu éviter de laisser une grosse traînée de sang sur la paroi en bois. En fait, il avait dû laisser une traînée de sang sur tout son parcours et les policiers n’auraient sûrement aucune difficulté à la suivre.

Enfin en dehors de la propriété, Xiang se retrouvait au milieu de buissons qui poussaient sauvagement entre les clôtures menant aux jardins des maisons voisines. Devant lui se tenait la clôture grillagée d’un autre jardin. Mais à droite et à gauche, un passage semblait exister entre les propriétés et devait permettre de rejoindre une rue ou l’autre mais il fallait se frayer un chemin entre les buissons et les ronces.

Les sirènes approchaient de plus en plus. Elles ne devaient plus être loin de la maison de Bill Robinson.

Alors que Xiang se remettait à peine de son escalade et qu'il vit les ronces, il ne put s'empêcher de penser :
- (Chinois) Putain... Encore la chance...
Cela dit, dans ces circonstances, c'était bel et bien de la chance car il y aurait put ne pas avoir de trou dans la clôture...
Xiang s'affaire donc à passer, prudemment mais rapidement en évitant bien de laisser les parties de son corps exposées (mains et visage) aux ronces. Une fois son passage fini, Xiang remonterait la rue en direction du lieu de rendez-vous.

Xiang parvint à se faufiler en accrochant son pantalon que deux ou trois fois. Il continua à progresser et finit par rejoindre une rue perpendiculaire à celle de la maison de Bill Robinson. Il continua à avancer en direction de l'endroit où il avait fixé rendez-vous au FBI. Plusieurs passants le dévisagèrent et continuèrent leur route. Un automobiliste s'arrêta, descendit de son véhicule et accourut vers le jeune Chinois qui continuait à répandre son sang sur le bithume.

- Hey ! Vous êtes blessé ! Venez avec moi, je vous emmène à l'hôpital.

Xiang marcha quelques instants. Il souhaitait éviter de croiser des passants mais puisqu'il lui était impossible de le faire, il tenta d'y aller en cachant sa blessure du mieux qu'il pouvait.
Cela n'était pas très efficace comme déguisement puisque son sweatshirt blanc avait la manche maintenant détrempée de sang. Finalement, Xiang se dit qu'il avait peut-être sous-estimé la gravité de sa blessure... Quand l'automobiliste s'arrêta à son niveau, Xiang se permis quand même un trait d'humour quand il lui dit qu'il était blessé.
- Non, c'est juste un piercing infecté, vous inquiétez pas... Vous êtes le livreur de pizza ?
Demanda quand même Xiang au cas où ce mec soi un agent du FBI déguisé... Même si dit comme ça, ça pouvait plus sembler qu'il soit délirant... Ce qu'il ne tarderait sans doute pas à être.

L'automobiliste n'eut pas l'air de comprendre ce que disait Xiang.

- Vous avez un drôle d'humour. Et ce n'est pas le moment de penser à manger. Venez, je vous emmène à l'hôpital on va s'occuper de vous.

Il mit sa main dans le dos de Xiang pour l'accompagner vers sa voiture en prenant bien garde à ne pas toucher le bras blessé du Chinois. En étant obligé de se mettre de côté, Xiang repéra deux agents de police en uniforme qui débouchaient par le passage que lui même venait d'emprunter. Ils devaient avoir suivi les traces de sang.

Xiang allait refuser la proposition, pourtant bien aimable de l'automobiliste quand il vit arriver les policiers derrière. Il hocha la tête de manière affirmative.
- Ok, merci.
Dit-il très simplement en prenant place dans la voiture. Une fois qu'ils serraient hors de la vue des policiers, Xiang sortirait son arme sans le braquer sur lui, mais la mettrait bien en évidence. D'un air fermé à la négociation, il dirait.
- Changement de plan, on ne va pas à l'hôpital.
Xiang donnerait ensuite l'adresse non exacte du point de rendez-vous, histoire qu'il l'arrête à quelques mètres des agents du FBI et qu'il ne voit rien. Avant que l'homme ne panique, Xiang essayerait de le rassurer.
- Je vous ferais aucun mal, juste faites ce que je vous dis. Et au cas où vous vous demandiez, I'm one of the good guys.

Xiang évoqua le changement de plans et le conducteur tourna la tête dans sa direction. Ce ne fut qu’à cet instant qu’il réalisa que son passager avait sorti une arme. Même si le jeune garçon ne le braquait pas, le bon samaritain se raidit et la tension mentant d’un cran. En gardant ses moyens notamment grâce au calme de Xiang, le conducteur obtempéra et changea de cap. Il se dirigea vers l’adresse que Xiang lui indiquait.

- Les good guys ne sortent pas une arme quand quelqu’un essaie de les aider, rétorqua-t-il assez amer.

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