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Fais chier, pensa intérieurement Sally. C'était vraiment le type qui bossait en solo et qui sortait de gros dossier de son chapeau de temps en temps.

- Est-ce qu'il est venu vous voir en personne après le suicide de votre mari ?

Sally attrapa la carte, à laquelle elle jeta un coup d'oeil histoire de confirmer l'identité du supérieur de Chen.

Sally extirpa un calepin de son blouson, et griffonne la nom que venait de lui donner la femme de l'agent fédéral décédé. Tout était bon à prendre. Pour le moment, la blonde notait textuellement, sans chercher à faire de liens particuliers.

- D'accord. Pas de soucis, je prends tout ce qui peut vous revenir.

L'inspectrice continuait de passer de la pommade à son interlocutrice, sans trop la prendre pour une conne ou pour une demeurée.

- Est-ce qu'il avait un partenaire quand il était agent ? Un ami proche, ou quelqu'un s'en approchant ?

C'était compliqué sur l'agent Chen était un agent plutôt solitaire. Mais il devait bien en avoir parlé à quelqu'un, afin de couvrir ses arrières, même si manifestement, ça n'avait pas fonctionné... ou alors il ne l'avait tout simplement pas fait.

Sally remercia d'un mouvement de tête la veuve pour le mug, l'invitant par la même occasion à commencer à lui raconter l'histoire de son mari.

- Est-ce qu'il vous a parlé de personnes en particulier ? questionna la jeune femme. Il fallait qu'elle glane le maximum d'information. Même si vous n'êtes pas certaine de bien vous souvenir. Ca peut me donner des pistes. Elle devait aussi conforter son hôte à lui raconter tout dans le moindre détail, ne pas rester généraliste comme elle le faisait actuellement, surtout après du temps de passé.

Pour le moment, elle orienta son questionnement la dessus, mais elle gardait dans un coin de sa tête le reste de l'introduction de Madame Chen afin de revenir dessus ensuite.

[HRP : Ouais, je vais y penser ]

- Je suis sur une affaire Madame, qui présente trop de similitude avec celle de votre mari, et si je suis là aujourd'hui, c'est qu'en fouillant, le nom de votre mari remonte. Ça ne peut pas être une coïncidence.

Sally ne jubilait pas de s'être imposée. Au contraire, elle s'en voulait de remuer "la merde" du passé pour cette femme, mais si elle pouvait trouver une piste exploitable pour remonter vers les gens qui avaient suicidés Pete, elle devait creuser. Avec un peu de chance, elle ferait d'une pierre deux coups en disculpant feu son mari.

- J'ai besoin de tout connaître de l'affaire de votre mari.

Sally s'avança vers son interlocutrice avec un visage compatissant.

- Je sais que cela va être dur, on va fouiller, remuer des choses. Mais je ne vous lâcherai pas, d'accord Madame Chen ?

- Et moi je vous ai dit que je devais vous parler. Vous êtes pénible à la fin !

Sally ne comptait pas se faire rembarrer comme la veille. Elle coinça son pied dans la chambranle de la porte pour que la veuve ne lui claque pas la porte au nez. Elle avait également prit son ton le plus dur, en espérant qu'elle n'allait pas se retrouver avec une plainte sur le dos.

- Je vous dit qu'on peut peut être laver l'honneur de votre mari, et vous me claquez la porte au nez ! C'est comme ça que vous vous battez pour sa mémoire ?

La blonde n'était pas du genre à brusquer son petit monde, mais elle restait une inspectrice qui avait pu faire ses preuves en uniformes, et à l'occasion, elle avait due s'imposer physiquement, mais aussi verbalement.

=> Appartement d'Eden Moore.

La jeune femme, bien décidée à avancer dans son enquête, voulait terminer une piste qui aurait pu se révéler juteuse, ou du moins apporter de nouveaux éléments à cette histoire, des éléments susceptibles de lui permettre de continuer à remonter vers une vérité. Un travail de fourmi, qu'il fallait bien faire. Sally gara sa voiture devant la maison, et d'un pas décidé, elle s'engouffra dans l'allée pour aller taper à la porte, comme la veille.

Cette fois, il allait falloir se montrer convaincante.

=> Boite de Nuit Black Cathédral.

Sally rentra chez son alter ego démoniaque. Sa couverture n'avait pas tenu longtemps au demeurant, du moins pour Samuel. Elle se demandait encore comment il avait pu savoir qui elle était, et jusqu'où remontait ses informations. Famille ? Domicile personnel ? Antécédents ? Des noms peut être ? Enfin qu'importe pour ce soir. Il était temps de faire table rase et de dormir un peu, non sans prendre une bonne douche bien chaude histoire de se "laver" de cette soirée, bizarre mais intéressante.

La nuit passa rapidement, et pour cause, elle était plutôt courte. La tête un peu dans le cul, la blonde s'enfila un petit déjeuner succinct et, après avoir ingurgité du café histoire de se remettre d'aplomb, elle prit sa voiture pour se rendre de nouveau chez Madame Chen.

=> [East] Domicile de Mickael Chen

- Je n'hésiterai pas. Plus maintenant, compléta Sally dans sa tête.

La situation reprit un cours normal, laissant la jeune femme plutôt bien dans sa tête et dans son corps, libérée d'un poids qu'elle ne s'expliquait pas. L'indien la tira de ses pensées.

- Je crois oui, répondit la jeune femme songeuse. Puis d'un air taquin, elle ajouta : vous savez que je pourrai vous faire coffrer pour m'avoir drogué quand même.

Elle lui fit un clin d’œil, avant de se lever.

- Mais je ne suis pas certaine d'en avoir envie ce soir. Je vous laisse, Monsieur le Serpent. Merci pour le verre et la soirée.

Elle se sentait requinquée, mais elle avait quand même besoin de sommeil, et il fallait donc qu'elle profite du peu de nuit qu'il restait pour essayer de le trouver. Demain serait une rude journée, où elle allait devoir affronter Rudenko, et autres choses. Sally comptait bien retourner voir la veuve de l'agent fédéral également.

- Ouais c'est ça Andreas. Tu as raison, comme toujours. Sally balaya la remarque acerbe de sa soeur, qui ne l'était pas au demeurant, d'un geste de la main, comme ci elle la révoquait d'ailleurs, peu encline à se faire chier dans les bottes en cette curieuse soirée.

- Des fois je me demande si je ne serai pas plus tranquille... fit-elle amère, à sa jumelle. Mais c'était injuste pour cette dernière qui n'avait pas une vie simple. Je plaisante sis'.

Les deux Wells étaient entrain de disparaître. Le breuvage magique de l'indien dans la ville, alias le Serpent, était entrain de se dissoudre dans son organisme et ses principes actifs foutaient le camp. Ce n'était pas plus mal, Sally était lasse de la conversation et elle souhaitait se rentrer et se coucher.

Sally n'était jamais vraiment en reste quand il s'agissait de se disputer avec sa soeur, et ce n'était pas son apparence de zombie qui allait l'arrêter aujourd'hui.

- Je n'ai rien demandé de tout ça moi. Tu crois qu'on peut bouleverser une existence complète en deux coups de cuillères à pots ?

Sally avait presque envie de lui balancer son verre à la gueule et de se tirer de cette table. Mais elle se contenait... Elle était également à deux doigts de lui dire qu'elle n'avait qu'à pas avoir eu la stupide idée de faire un gosse si c'était pour crever après, mais elle savait que c'était méchant et inutile comme remarque.

- Tu fais chier Andreas, sérieusement. Mais tu as raison, je vais essayer de moins me voiler la face. Assumer quoi.

Après tout, elle avait accepté la démarche d'adoption... Bon, aurait-elle pu se regarder en face si ça n'avait pas été le cas ? Ce n'était pas certains, et du coup, elle s'était sentie obligée. Enfin qu'importe.

- Qu'est-ce que je suis entrain de faire là ? répondit Sally avec un sourire à demi amusé. Sourire qui s'envola rapidement quand sa sœur, Andrea, méconnaissable, décida de se pointer pour participer à la petite discussion qu'entretenait les deux jumelles.

La vue du crane défoncé et les questions, les accusations de sa sœur, mit Sally mal à l'aise. Comme souvent, quand c'était le cas, elle préférait répondre avec colère plutôt que de s'écraser.

- Et quoi ? Tu veux que je quitte mon boulot pour faire quelque chose de moins "dangereux" ? Ca t'a sauvé toi de ne pas être flic ? Tu n'as pas le droit de me dire ça ! J'essaye de faire au mieux pour lui. Je n'ai pas demandé à être maman !

Sally pouvait monter dans les tours assez rapidement, surtout quand elle se sentait agressée, un peu comme cette fameuse nuit dans les chiottes de la maison rutilante des Rudenko où Alec le taré voulait lui faire snifer de la drogue et où elle s'en était prise à son père.

Samuel était déjà sorti de la tête de la blonde qui laissa son attention se concentrer sur sa jumelle. C'était bien de parler avec elle, même si la conversation était pour le moins bizarre, et qu'elle était persuadée maintenant que l'indien dans la ville y était pour quelque chose.

- Ton domaine... Tu n'es pas folle Mag', tu es malade. Sally aimait apporter cette précision chère à ses yeux, et pourtant, quand elle sentait qu'elle empruntait une voix qui sortait un petit peu de l'ordinaire et qu'elle pouvait juger comme folle, elle pensait à sa sœur et à sa schizophrénie. Les raccourcis avaient la vie dure. Je vais me surveiller un peu. Déjà, je vais passer plus de temps avec vous.

Et pourtant ça ne faisait pas si longtemps que ça qu'elle bossait au SPD, si elle en était déjà à se taper une déprime. Mais une chose était certaine, sa conversation était entrain de lui remonter le moral, et du coup, elle commençait à avoir les idées plus claires.

- Moi qui ne voulait pas de gosse, du moins pas tout de suite. Ce n'est pas évident oui. En plus je culpabilise de le laisser tout le temps à papa et maman... au fond ça me soulage de ne pas m'en occuper, mais je sais que ce n'est pas bien pour lui. Je suis sa mère quand même...

- Pourquoi vous êtes là vous d'abord ? Je parle avec ma sœur. Sally décida d'envoyer paitre Samuel. près tout, si elle était vraiment entrain de cheminer dans son esprit, elle n'avait pas besoin du type qui l'avait envoyé ici et de ses commentaires. En plus de ça, la conversation prenait un tournant intimiste, et, par pudeur sans doute, elle ne voulait pas exposer ses sentiments devant le bonhomme.

Sally opina du chef à la remarque de Maggie. C'est vrai que boire elle ne savait quoi avec un indien dans une boite de nuit n'était pas le dernier des trucs les plus prudents en vogues. La question suivante de Maggie fit frissonner sa jumelle. Pourquoi était-elle dans cet état ? Pourquoi ?

- Tu crois que je suis entrain de devenir comme toi ?

Autrement dit, folle. Non, il devait y avoir une raison plus profonde. Elle enchaina, de peur de vexer sa sœur, en espérant que Samuel avait décidé de partir suite à sa réflexion.

- Enfin, oui, ce n'est pas le premier, mais j'avais besoin de souffler un peu... Je suis sous couverture, et je dois faire attention à protéger ma vie privée. Ici, je pouvais être moi-même et n'avoir rien à craindre, tu vois ? Et s'il n'avait pas été si tard, je serai passée à la maison vous voir, toi, papa, maman et Billy.

C'était une bonne raison au final. Après, pourquoi avait-elle décidé de venir dans le but de faire n'importe quoi, elle ne se l'expliquait pas vraiment. Elle soupira.

Sally préféra ne rien répondre. La conversation sur les qualifications de sa sœur, ou sur les siennes, vis-à-vis de Samuel n'était pas pour la mettre de bonne humeur. Maggie n'avait pas besoin de ça. Heureusement, cette dernière l'interrogea de nouveau. Finalement, elle continuait sa quête au travers de sa sœur et de ses questions, voir des différents protagonistes qu'elle allait rencontrer ce soir.

- J'avais envie de me changer les idées... c'est tout.

Elle se sentit prise au piège dans la peau d'une adolescente prise en flagrant délit de connerie. D'ailleurs, son comportement de ce soir s'approchait plus de la crise identitaire commune aux jeunes pré pubère qu'à une adulte raisonnée. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Pourquoi avoir choisi d'aller dans un bar boire un verre alors qu'elle venait d'éconduire Samuel ? Il fallait que ça sorte, qu'elle se l'avoue à elle même, à cette elle même, son reflet, Maggie.

- Au départ, je crois que je voulais boire, puis rencontrer des gens, pourquoi pas un type ou nana, et me les taper. Faire un truc complètement con et fou tu vois Mag'.

Sally avait toujours été la fille trop sage, celle qui intériorisait tout le temps et qui la fermait régulièrement, acceptant pas mal de chose pour avancer dans sa carrière. Pourtant, elle avait une certaine force de caractère quand elle exerçait son métier, mais il manquait quelque chose. Sa première idée en venant ici était, indirectement, de se faire du mal, ou de se faire violence, en allant vers quelque chose de complètement dément et d'inhabituel pour elle. Désormais, elle avait un peu honte de son comportement puéril.

Ok la soirée devenait de plus en plus bizarre, et l’esprit de Sally ne tarda pas à en trouver la cause. La boisson de l’indien la faisait halluciner sévèrement, ce qui voulait dire que ni Samuel, ni Maggie n’étaient réellement là. Il n’empêche que, comme un rêve un peu éveillé, comme une crise de somnambulisme ou de quelque chose s’y rapprochant, Sally n’arrivait pas à ne pas comprendre consciemment qu’elle n’était pas dans une phase réelle. Elle le savait, mais ne le savait pas en même temps, et ce jusqu’à ce qu’une prise de conscience brusque ne surgisse.

Sally ne s’offusqua pas vraiment du comportement de Maggie. Cela lui fit prendre conscience qu’elle n’éprouvait rien de spécial pour le vieux Rudenko si elle ne cherchait pas à défendre « son butin ». Un petit sentiment protecteur s’installa quand même quand elle s’entendit répondre à Samuel :

- Je ne suis pas certaine que ma sœur soit « qualifiée » pour tremper dans votre univers.

Elle mit physiquement le mot entre guillemets en les mimant avec ses doigts. Le ton était badin, mais la mise en garde sous-jacente parfaitement audible.

Sally était gênée par les propos ouvertement prononcés par sa sœur jumelle. Elle n'arrivait pas à s'enlever l'indien de la tête et le fait qu'il écoutait probablement tout ce qu'elles se racontaient. Sans parler des commentaires de Maggie à son encontre. Enfin qu'importe, elle devait faire abstraction de ce type bizarre, il finirait par s'en aller en voyant qu'elle ne s'intéressait plus à lui.

- T'sais papa ferait une syncope si je ramenais mes standards habituels comme tu dis.

A dire vrai, ses parents devaient se poser des questions, elle qui n'avait jamais ramené un garçon à la maison. En même temps, elle préférait largement se consacrer à ses études. Certes, elle avait déjà eu des aventure, mais sans vraiment construire quelque chose de concret. A la fac cependant, elle avait construit un petit quelque chose avec une de ses amies. Non pensa-t-elle, ce n'était que ma coloc, rien que ma coloc. Il n'empêche que Maggie réussit à faire rire Sally avec ses observations à la con et la mise en perspective des choses.

- Ce n'est pas mon "nouveau copain", crut-elle bon de préciser en insistant bien sur les deux mots. Et quoi l'autre de ce soir ? Tu parles de qui ?

Se pouvait-elle qu'elle soit au courant pour Samuel ? C'était peu probable et complètement illogique. En même temps, rien n'était vraiment logique.

Sally jeta un coup d'oeil à l'indien pour jauger sa réaction quant aux propos de sa soeur. D'ailleurs, c'était étonnant que cette dernière ne prenne pas la peine de saluer le bonhomme à sa table alors qu'elle venait d'arriver. Toujours un peu déstabilisée, la blonde reporta rapidement son attention sur sa moitié fraternelle.

- Je suis vraiment désolée Maggie, je suis sur une affaire qui me prend tout mon temps, lui confia Sally, quelque peu honteuse sur le coup. Son petit rire fit sourire l'inspectrice. Quand elle était avec sa jumelle, elle se sentait plus complète qu'à la normale, et cela lui procurait un sentiment de bien être incomparable. J'avais envie de me changer les idées, et comme je pensais que tu dormais, je ne voulais pas t'embêter, je suis venue boire un verre.

La jeune femme tourna la tête vers l'indien :

- En parlant de verre, c'était quoi cette boisson ?

Toujours est-il que maintenant que Maggie était là, elle avait plein de choses à lui raconter.

L’inspectrice n’était pas une inconditionnelle de l’alcool, le goût lui revenant moyennement bien. Néanmoins, elle devait reconnaître qu’indépendamment de la saveur, la sensation de chaleur qui s’infiltrait en elle était particulièrement sympathique, surtout à cette heure-ci de la nuit. La blonde fut presque déçue du résultat. Peut-être s’attendait-elle à se retrouver propulsée dans un monde ésotérique avec un décorum étrange et dépaysant, le genre de truc à vous faire flipper. Mais le bar resta bien en place et l’indien aussi.

Enfin ça, c’était jusqu’à ce que Maggie se pointe.

- Maggie ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être à la maison ? Tu as le droit de sortir la nuit comme ça ?

Ceci n’était que le reflet du milliardième de questions que la blonde était en train de se poser dans sa petite tête, alors qu’elle détaillait son portrait en la qualité de sa sœur jumelle.

Sally se sentait comme prise au piège. D'un côté, elle ne voulait pas reculer, d'un autre, elle se méfiait de son interlocuteur et de l'ambiance qui collait un peu trop à la thématique de sa tablée. C'était trop louche pour être honnête...

- Ok.

Avant d'avoir trop réfléchi, chose qui la conduirait inexorablement à s'enfuir en prenant les jambes à son cou, la jeune femme attrapa le verre à sa droite et se l'enfila cul sec. Entre les russes et les indiens, elle était dans la thématique des petits verres à déguster aussi rapidement qu'une cacahuète.

Verrait-elle les esprits ?

Quelque chose en elle lui disait de se méfier de cet homme. Peut être une petite voix qui lui susurrait de ne pas boire quelque chose dans un bar apporté par quelqu'un sans qu'elle n'ait pu voir ce qu'il faisait avec son verre... A moins que ce ne soit une forme de réactance au fait que le barman semblait dans la combine et que par conséquent, tout ce simagrée avec l'indien n'était peut être qu'une stupide farce destinée à faire tourner en ridicule le visage pâle symbolisé ici par la petite blonde citadine sapée BCBG alors que tout le monde ici était affabulé d'une tenue moins habituelle ? A moins, finalement, que la prudence légendaire de Sally, lui assurant un bon balai dans le cul, ne lui hurle à l'attentat contre sa personne ?

Avant de choisir, ou de renoncer, Sally joua le chrono en demandant :

- Donc si je bois ceci, je ne renonce pas ?

A quoi ? A la suite de la quête sans aucun doute, mais elle ne poussa pas le vice à demander des précisions plus en avant. Au lieu de ça, elle jeta un coup d’œil aux alentours pour déterminer si des gens étaient entrain de la regarder avec un air moqueur, ou quelque chose du genre...