Pocatello, ID

Xiang referma les yeux, tenta de se calmer, mais quand il les rouvrit, Cab était toujours là, avec son trou au milieu du front.

- C’est moi qui vous ai entraîné dans cette histoire. Paolo, mon passé. C’est à cause de moi que le FBI t’a obligé à les aider et que vous avez dû fuir Seattle. Mais il ne faut pas abandonner. Xiang, vous pouvez gagner. Vous devez gagner. Il faut vous battre.

Xiang avait du mal à croire ses yeux quand il les rouvrit et se retrouva face à Cab’… C’était incroyable et pourtant il était là, face à lui… Était-ce de la magie ? Une hallucination crée par son subconscient ou vraiment les esprits des anciens shoshones qui l’aidaient ? C’était difficile à dire mais une chose était maintenant sûre pour Xiang : il risquait d’être beaucoup plus superstitieux à l’avenir…
Pour autant, il se laissa faire et se redressa, fixant son ami en essayant d’éviter de voir son trou dans le front.
- Je n’ai jamais abandonné Cab’… J’ai toujours cherché à arranger les choses mais… Mais qu’est-ce qu’on peut faire ?
Xiang attendait une réponse de ce fantôme/esprit/hallucination.

La conversation avec Cab’ était intense. Il répondait très vite, comme s’il lisait dans les pensées de Xiang avant qu’il ne les formule.

- Prendre l’initiative. Vous battre. Manipuler le système comme il tente de vous manipuler. Faire chanter, menacer, voler, ce qu’il faut ! Si vous vous laissez faire, si vous ne cherchez pas à prendre le contrôle, on vous utilisera et on vous jettera quand on aura plus besoin de vous. Xiang, tu ne peux pas continuer à subir les événements, tu dois les provoquer. Fixe-toi un objectif et bats-toi pour l’atteindre ! La vie est parfois plus courte qu’on ne peut l’imaginer, j’en sais quelque chose.

Xiang écouta Cab’, sans l’interrompre. Quand il eut terminé, Xiang soupira.
- Qu’est-ce que tu suggères qu’on fasse donc ? Je veux dire… De plus que ce qu’on avait l’intention de faire ? On devrait… Tu penses qu’on devrait s’enlever nos limites ? Tu te souviens de ce qui est arrivé la dernière fois qu’on agît ? Tu en es mort, et on est devenus des fugitifs à terme… Quand à mon frère… J’ai vu ce qui arrivait aux criminels, tout comme j’ai vu ce qui arrivait quand on attendait de subir… On doit-on s’arrêter ?
Maintenant que Cab’ était là, Xiang attendait des réponses.

Cab secoua la tête négativement.

- Pas nécessairement. La décision vous revient. Mais je suis bien placé pour savoir que le crime et la violence n’amènent rien de bon. J’ai plongé dedans, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour m’en sortir et finalement, ça m’a quand même rattrapé, et ça vous a touché aussi. Mais il y a une gradation. Vous pouvez ne pas tuer et faire ce qu’il faut pour arriver à vos fins. Je n’ai pas la solution. C’est à toi de la trouver, et à toi seul. Tu es le ciment de ce groupe. Mel a des qualités mais son état d’esprit l’empêche de voir assez loin. Dee a besoin de toi, Luis compte sur toi, Mel peut t’aider, t’aiguillier, mais c’est toi qui dois devenir le leader de ce groupe. C’est ta responsabilité, à toi seul.

Quand Xiang cligna des yeux, Cab’ avait disparu, mais sa voix résonna encore dans sa tête.

- Je suis là.

Xiang s’assoupit ou il se réveilla. Il ne savait plus très bien où il en était, s’il rêvait, s’il était éveillé. Il était dans l’abri shoshone. Il avait chaud et il frissonnait. Il faisait nuit noire, les étoiles scintillaient. La silhouette sombre de quelques oiseaux passa au-dessus de Xiang. On aurait dit des hirondelles.

Les cloches sonnaient, il faisait bon, le soleil éclairait la cathédrale Notre-Dame sous son meilleur jour. Xiang était installé seul à une table de ce petit restaurant au bord de la Seine. A côté de lui, un groupe de quatre personnes mangeait une fondue bourguignonne. Une femme et trois hommes. Xiang ne parlait pas français et ne comprenait pas ce qu’ils disaient mais ils avaient l’air de passer un bon moment. Tout qu’il comprit en écoutant distraitement leur conversation, c’était qu’ils parlaient d’une sorte de jeu de rôle et qu’ils prévoyaient d’aller dans un Starbucks après le repas. Un avion de chasse survola le ciel parisien, ses moteurs déchirèrent la quiétude de cette fin de printemps. Le bruit du passage du mur du son se mua en tonnerre. Il pleuvait sur Seattle, la foudre fendit le ciel. Le tonnerre laissa place au riff calme d’une guitare électrique alors que l’eau ruisselait sur le visage de Xiang. L’herbe du cimetière empêchait péniblement les mottes de terre de se transformer en boue. Xiang sentait ses pieds s’enfoncer peu à peu dans le sol humide. Les tombes étaient alignées devant lui, celle de Cab’, celle de Mr Robinson, puis celle de Dee. Les larmes coulaient le long du visage de Xiang dont les pieds continuaient à s’enfoncer dans la terre mouillée. Luis était à côté de lui, il s’était enfoncé dans la terre jusqu’au cou, il continua à descendre, disparut dans le sol et une autre pierre tombale s’aligna à côté de celle de Cab’. Mel était enfoncé jusque la taille et faisait un sourire triste à Xian qui avait désormais de la terre jusqu’aux genoux.

Acceptant de jouer le délire de son subconscient, du grand esprit ou de la folie qui le torturait, le jeune Chinois écouta le spectre de Luis d’un air grave et sombre, pesant chacun de ses mots. Il ne savait pas vraiment s’il était le ciment du groupe, mais il était vrai qu’il n’avait jamais été étranger à tout processus de décision au cours de leur existence…
Le reste des flashbacks, Xiang ne les compris qu’à moitié et ce n’est qu’une fois arrivé au cimetière et qu’il voyait ses amis s’enfoncer qu’il réagît. D’abord paniqué, il essaya de se débattre contre la boue mais il se rappela bien vite que dans les sables mouvants, plus on bouge, plus on descend rapidement… Le jeune garçon prit alors une grande inspiration et essaya de saisir une grosse branche au-dessus de lui et il tira de toutes ses forces pour se sortir et ensuite il tendrait ses mains à ses amis pour les rattraper et les hisser à leur tour.

En attrapant la branche, Xiang parvint à se maintenir à la surface mais il continuait à être attiré par le fond et la tension sur la branche était très forte. Il donna la main à Mel et la tension s’accentua encore. Xiang était entre l’arbre qui devait les sauver et Mel qui était plus que jamais en train de s’enfoncer. En tirant de toutes ses forces, il parvint à aider Mel à sortir de la terre, mais la branche cassa juste après et Xiang fut de nouveau attiré par le fonds. Cette fois, Mel lui tendit la main de sa zone sûre et parvint à aider Xiang à s’extirper.

Il était dans son abri shoshone. Les étoiles scintillaient dans la nuit. Xiang fut alerté par un couinement. En sortant la tête, il vit, à cinquante centimètres de son abri, un aigle à tête blanche en train de dépiauter un rat.

Même s’il se sentait de plus en plus aspiré, Xiang ne se débattît pas et se concentra sur la branche pour se sortir de la boue. Il se concentra ensuite sur Mel et mit toutes ses forces, toute sa volonté à essayer de le sortir de la tombe. La bataille fut rude, mais finalement, après avoir jeté toutes leurs forces dans celle-ci, ils réussirent… Ils se sauvèrent…

Xiang rouvrit les yeux sur cet aigle en train de festoyer sur ce petit mulot. Sans ciller, silencieusement, il se redressa et se mit assis. Il dévisagea l’aigle quelques secondes, cherchant un symbole dans cette apparition. Il ne savait plus s’il était encore dans un rêve ou si il était éveillé, mais était sûr d’une chose : il ne voulait pas être le mulot…

L’aigle leva la tête vers Xiang. Il glatit, émit un hurlement perçant et strident. Il s’envola vers le visage de Xiang qui tomba à la renverse pour l’éviter.

Xiang se réveilla bercé par les rayons du soleil. Il était allongé à même le sol, à quelques pas de son abri shoshone. Pendant un moment, il se demanda s’il était réellement éveillé ou s’il était en proie à une nouvelle vision. Ses sensations étaient entières. Il avait faim, il avait des courbatures, les membres engourdis. Réalisant qu’il était bel et bien éveillé, il regarda autour de lui. Là où l’oiseau s’était tenu pendant la nuit, il n’y avait plus de volatile, ni même de carcasse de rongeur. Pourtant, à y regarder de près, Xiang trouva quand même une plume d’aigle.

Après de nombreuses hésitations sur le fait qu’il était encore dans un rêve ou pas, Xiang choisi de faire confiance à ses sens qui le torturaient pour en déduire que oui, il était maintenant éveillé et conscient…
Le jeune Chinois resta interdit et silencieux pendant de longues minutes, son esprit très cartésien et rationnel ayant du mal à faire sens de ce qu’il venait de voir… Il venait de discuter avec un mort… Puis il avait eu des prémonitions, des conseils… Si c’était son inconscient qui lui jouait des tours, Xiang devait avoir au fond de lui une personnalité particulièrement sadique parce que attendre exprès un rituel de ce genre pour tout balancer comme ça, il y avait de la manipulation à haut niveau ! Ou alors c’était de l’auto suggestion mais là aussi, même Xiang avait du mal à y croire… Ce rêve était trop précis, trop parfait pour n’être qu’un petit jeu sadique de son propre inconscient.
Toujours aussi circonspect, Xiang finit par se lever et rassembler ses affaires pour le voyage de retour… En tout cas on ne lui avait pas mentit sur ce rituel : c’était un life-changer.

La faim tiraillait le ventre de Xiang. Mais le soleil réchauffait la zone de ses rayons. Le shoshone initié se sentait mieux. Il était désormais convaincu d’ête bel et bien éveillé. La nature s’agitait autour de lui. Le vent soufflait dans les arbres, Les oiseaux sifflaient. En contrebas, quelques voitures circulaient dans les rues de Pocatello.

Alors qu’il rassemblait ses affaires pour redescendre et retrouver les siens, Xiang retrouva la petite sacoche en peau tannée que John Blackhawk lui avait confié pour qu’il puisse ramener d’éventuels objets ou reliques significatives.

Un coup de vent fit décoller la plume de l’aigle que Xiang n’était pas certain d’avoir vu et la fit bouger de quelques mètres avant qu’elle retrouve le sol et soit bloquée par un caillou.

Alors qu’il remballait ses affaires, Xiang posa son regard sur cette plume d’aigle qui passa sous son nez et alla se coincer sous une pierre juste à quelques mètres de lui. Il contempla cette plume éberlué et d’un coup, sans prévenir, ses jambes lâchèrent. Xiang se retrouva le cul par terre et fut animé d’un rire proche de l’hystérie.
- Nan c’est trop là… C’est pas possible, ça ne peut pas être juste un hasard… C’est paspossible, ça peut pas exister…
Et pourtant la plume était là, bien réelle et les hallucinations qu’il avait eu, il s’en souvenait parfaitement. L’esprit hautement rationnel de Xiang avait eu un burnout à cet instant, confronté à une vérité aussi improbable qu’indéniable, Xiang dut prendre plusieurs minutes pour faire sens de cette situation. Il en déduit qu’en dépit de toutes ses croyances, ou plutôt son absence de croyance, les Shoshones avaient raison : les esprits existent et ils veillent sur les vivants. Toujours perturbé par cette expérience très étrange, xiang récupéra la plume et la rangea dans son sachet, remerciant pour la première fois avec sincérité les forces invisibles qui, du moins croyait-il, l’entouraient maintenant.

Avec son trophée en sac, Xiang termina de remballer ses affaires et redescendit vers la ferme des Blackhawk. Affaibli par la faim et la fatigue, Xiang mit plus de temps à faire le chemin retour qu'à l'aller. Mais en début d'après-midi, il arriva à destination.

Il était le deuxième. Luis était arrivé avant lui et avait eu le temps de prendre une douche et de manger un morceau. Il attendait avec John Blackhawk et sa mère, tous avides de savoir comment ça s'était passé. En voyant Xiang, Luis le prit dans ses bras et l'emmena à l'intérieur où l'attendaient une grande cruche d'eau fraîche et des sandwiches coupés en triangles.

- Alors, comment ça s'est passé ? demanda John.

La route du retour fut longue mais étrangement, le temps passa vite étant donné la myriade de questions qui flottaient dans la tête de Xiang et s'imposaient à son esprit. Une fois de retour, il tomba presque épuisé dans les bras de Luis et accueillit avec envie les petits sandwichs triangles qu'on lui offrait. Quand John demanda à Xiang comment ça s'était passé, ce dernier posa un regard neuf sur lui et répondit en toute franchise.
- C'était... Une aventure, vraiment... Vous ne m'aviez pas mentit, c'est... Un life-changer...
En dépit d'un air essoufflé, Xiang pesait et pensait chacun des mots qu'il venait d'exprimer.

John avait l’air soulagé que l’expérience ait satisfait les deux jeunes qui étaient revenus.

- Ce sera à toi de mettre un sens sur ce que tu as vécu mais ma mère et moi pouvons t’aider.

Luis était complètement enthousiaste et s’il n’était pas aussi épuisé, il aurait sans doute été partant pour recommencer.

- Pour moi aussi, c’était extraordinaire, je ne verrai plus jamais le monde de la même façon.

Le groupe fut rapidement rejoint par Dee qui tomba tout de suite dans les bras de Xiang et par Mel qui, étrangement, n’avait pas l’air plus fatigué que ça. Mais qui se jeta rapidement sur l’eau et les sandwiches aussi.

Une fois tout le monde rassasié et installé autour de la table, John lança le débriefing.

- Est-ce que vous voulez parler de ce qui s’est passé pour vous ?

Xiang était content de voir que ses amis étaient aussi enthousiastes que lui et quand Dee revînt, il ne résista pas à l’envie de l’enlacer et de l’embrasser très fort. Une fois qu’elle serait rassasiée et qu’on passait au débriefing général, Xiang laisserait les autres s’exprimer avant lui et finirait par raconter son incroyable épopée.
- J’ai vu Cab’… Il m’a parlé, je lui ai parlé…. J’ai vu Cab’.
Se tournant vers John, il expliquerait la situation.
- C’est un de nos amis, il est décédé depuis plusieurs années maintenant. Il m’est apparu en rêve et… Il m’a dit des choses étranges…
Laissant planer de nouveau un court silence, Xiang conclût en ces termes.
- Je pense que c’était un esprit.
Déclara-t-il simplement mais avec sa conviction faite.

- Evidemment que c’était un esprit, rétorqua la grand-mère limite vexée.

Mel et Luis hésitèrent à ajuter quelque chose. Dee se lança, Xiang l’avait inspirée.

- J’ai vu mon père, il est mort aussi.

Elle baissa les yeux pour ne croiser le regard de personne. John acquiesçait et il fit un premier commentaire.

- Il faut que vous sachiez que vous avez été mis dans une situation qui induit des visions. Les privations, le froid, la fatigue génèrent un terrain propice. Dans le feu, au moment de la prière, brûlaient des herbes dont certaines peuvent avoir un effet hallucinogène léger.

A ces paroles, la vieille se renfrogna. John l’ignora et continua.

- Soyons clairs, vous n’avez pas fait de crises hallucinatoires. Mais les conditions dans lesquelles vous étiez ont pu rendre difficile la différence de perception entre rêve et réalité. Vous pouviez ne plus savoir quand vous étiez éveillé et quand vous dormiez, et mélanger des moments de lucidités dans vos rêves. Maintenant, qu’il s’agisse de visions provenant d’une force supérieure, d’un esprit, ou qu’il s’agisse d’un message de votre inconscient, c’est à vous de voir ce que vous voulez en faire. Et c’est à vous d’interpréter les messages, ce que vous avez vécu.

Mel se décida à intervenir. Il sembla ne s’adresser qu’à Xiang.

- J’ai vu Cab’ aussi. Il m’a dit de ne plus vous lâcher. Je m’en veux de vous avoir abandonné.

A la déclaration de la grand-mère Blackhawk, Xiang sourit et lui répondit.
- J’en suis persuadé !
Le reste des explications données laisse perplexe Xiang et il haussa les épaules.
- Je ne sais pas… Ce que j’ai vu, ça me paraît trop gros pour n’être qu’un esprit.
La réplique de Mel’ fit un pincement au cœur de Xiang et il secoua la tête de droite à gauche.
- Tu ne nous as pas abandonné, c’est moi qui t’ai dit de dégager à l’époque… Et tu n’as pas eu la force de vouloir rester. Je n’avais pas à t’imposer ce choix et tu n’avais pas à te retirer.
Pour la première fois depuis leur réunification, Xiang tenait à avouer à Mel’ cette erreur qu’il avait faite par le passé quand bien même les mots qu’il avait eu à l’époque lui paraissaient toujours aussi juste qu’alors. Xiang se tourna ensuite vers Mr Blackhawk et sortit de son sac la plume d’aigle.
- The Hawk… Qu’est-ce que ça veut dire comme totem ?

Mel sourit à la réaction de Xiang. Il ne contesta pas mais n’avait pas l’air de considérer Xiang comme responsable de ce qui s’était passé. Quoi qu’il pouvait en être, ces quêtes de visions avaient soudé le groupe encore plus qu’il ne l’était auparavant.

La question de Xiang concernant la plume d’aigle souleva des questions similaires chez ses amis.

- J’ai vu un ours, dit Luis.
- Moi un bison, répliqua Mel.
- Moi un castor, ajouta Dee en levant les yeux au ciel alors que les autres riaient.

John expliqua les significations.

- D’abord il est normal de croiser toutes sortes d’animaux, il y en a pas mal qui peuplent ces bois. D’un point de vue symbolique, je peux vous dire que l’aigle a un rapport avec la divinité, dans la croyance shoshone, il a des pouvoirs surnaturels très forts. L’ours est considéré comme un guerrier nerveux, le bison comme le protecteur et le castor comme la bâtisseur.

Comme Mel’ et Luis, Xiang rit de bon cœur en entendant le supposé totem de sa chère et tendre et il lui caressa gentiment la joue.
- Mon petit castoooor…
Il arrêta de la taquiner avec ça Presque aussitôt pour redevenir sérieux.
- Non mais sans blague… Vous allez pas dire que ça nous correspond pas ? Arrêtez avec vos hallucinations, c’était des esprits c’est évident là !
Xiang était convaincu de ce qu’il disait et il semblait assez enthousiaste de cette découverte en fait…