- Malheureusement non. Ma paroisse ne couvre qu’un petit quartier ville. Il y a quatre autres églises, rien que dans Coral Gables. Hialeah étant une zone à prédominance hispanique, la communauté catholique y est encore plus présente. Vous pouvez peut-être contacter le diocèse pour voir si quelque chose a été organisé dans la région. Mais si la personne que vous cherchez est partie depuis un autre diocèse et est venue ici ensuite, ça ne donnera rien. Et il vous faudra de toute façon plus d’informations, au moins un nom.
L’homme d’église avait l’air désolé de ne pas pouvoir aider davantage le détective privé.
- J’imagine que c’est dans le cadre de votre recherche de Mary Myers ?
Etant de venu le centre de l’attention, Zach eut quelques difficultés à l’extirper de la partie de bridge. Quand enfin il se retrouva sur la rue, il put rappeler le prêtre de la paroisse Saint Augustine.
- Oui allô ?
La voix était aussi avenante et aimable que la dernière fois.
Depuis aujourd'hui, à chaque fois que je poste, j'ai le message suivant qui s'affiche juste après :
Ca s'affiche dès que j'ai cliqué sur le bouton "envoyer". Ce n'est pas problématique parce que la réponse est quand même enregistrée. Je le signale parce que je ne parle pas la langue des petits lutins à l'intérieur du forum et que là, ils n'ont pas l'air content
Le général répondit à la question rapidement, il devait s’y être attendu.
- Nous n’avons pas fait ça parce que tu devrais avoir honte de ton parcours, au contraire. Le problème, c’est que les ex-détenus n’ont pas la possibilité d’accéder à certaines carrières, certaines options ne sont pas disponibles pour eux. Et évidemment, nous ne pouvons pas te mettre dans cette situation là.
Il regarda le conseiller en communication avec un air entendu.
- Bien, je vous laisse. Bonne journée.
Par réflexe, il se raidit avant de saluer Xiang, Margaret et le nouveau venu avant de s’en aller. Le jeune en costume se mit à rire.
- Appelle-moi Tony. En fait, c’est moi qui devrait t’appeler monsieur. C’est toi mon patron. Si ma tête ne te revient pas, t’as parfaitement le droit de me virer.
Il était sympa et décontracté, c’était assez inhabituel dans la vie de Xiang.
- Tu veux fuir ta vie de fuyard, c’est le serpent qui se mord la queue.
Elle reprit soudainement son sérieux mais ne perdit pas sa bonne humeur. L’annonce de la situation irrégulière de Xiang ne lui avait fait ni chaud ni froid.
- Et si ta petite amie s’en va ? A ton âge, les relations ne durent pas toujours. Et même si vous vous restez ensembles, comment nourriras-tu des enfants ?
La plus badine ne put s’empêcher de rougir comme une collégienne quand elle se fit appeler dame de cœur.
Pour le reste, la joueuse qui semblait le mieux connaître mary Myers donna les informations qu’elle pouvait.
- A part le vieux Winston et nous, je sais qu’elle jouait de temps en temps au bingo et qu’elle allait quelques fois à l’église. Une fois, elle n’a pas pu venir jouer avec nous parce qu’elle prenait le bus pour Hialeah et allait retrouver une vieille connaissance. Quelqu’un avec qui elle était en mission je crois. Mais je ne connais ni son nom ni quoi que ce soit en dehors du fait que cette personne habite à Hialeah. En dehors de ça, elle n’avait pas l’air spécialement soucieuse la dernière fois. Elle est plutôt du genre sereine.
Les autres joueuses n’avaient rien à ajouter de constructif aux informations fournies.
Riker accepta et nota le rendez-vous fixé en début d’après-midi avant de mettre fin poliment à la conversation. Après son footing et sa séance de bronzage, Bouchra repassa à table sous le regard bienveillant de sa mère pour un repas pantagruélique à défaut d’être gargantuesque.
Ils profitèrent tous de leur journée à l’extérieur avant de revenir au Petit Château pour le réveillon. Ils s’installèrent sur les grandes tables dressés près du sapin. La salle était remplie d’expatriés, comme eux. C’était un repas de fête même si ce n’était pas du très haut niveau de cuisine. Il y avait de la dinde, des airelles et des gâteaux de maïs. Tard le soir, alors que la chorale se remettait à chanter, ils décidèrent de ressortir en ville pour aller profiter des illuminations. Ils finirent par entrer dans un bar. Ils commandèrent des eggnogs et parvinrent à refiler en douce du breuvage alcoolisé à Jack et Rachel qui n’avaient pas encore l’âge. Ils en ramenèrent au Petit Château et se couchèrent après un dernier verre.
La maison était classique, mais elle était spacieuse et confortable. Elle était probablement plus grande et mieux située que ce que le salaire de Margaret aurait dû lui permettre ce qui trahissait un peu sa vraie nature. La disposition était classique, living et cuisine au rez-de-chaussée, les chambres et salles d’eau à l’étage. Il y avait même un jardin et un grenier.
Rues et autres lieux > Rues
Après s’être garée, Margaret emmena Xiang jusque la maison et lui donna une clé. Elle le fit rentrer et lui montra sa chambre, à l’étage, à côté de la sienne.
- Voilà. C’est chez toi. Tu peux décorer comme tu veux, c’est ta chambre. Il y a deux salles de bains, tu peux prendre celle qui est à côté de ta chambre. Ca évitera qu’on se marche dessus le matin.
Alors qu’elle continuait à faire la visite guidée, on sonna à la porte. Elle s’interrompit pour aller ouvrir et revint avec le général Tyler qui avait mangé avec eux la veille au soir. Il était accompagné d’un jeune type qui devait avoir vingt-cinq ans et qui portait un costume. Le général donna une carte d’identité à Xiang.
- Voilà tes papiers. Evidemment, il n’est fait mention nulle part de ton séjour en prison. Tu es un citoyen à part entière.
Le jeune homme toussa derrière lui et le général se décida à le présenter.
- Voici, Tony Tuck, ton conseiller en communication. Il a été nommé par le Guide lui-même.
Si Xiang avait eu la chance de ne pas se faire agresser par une meute de photographes, c’était parce qu’il avait la très grande « chance » de vivre dans un pays où la presse n’était pas libre. Les journaux dépendant de l’état, les relations avec le public étaient très contrôlées. Et il se pouvait que le gouvernement ne tienne pas spécialement à mettre en valeur le fait qu’un héros national ait été emprisonné dans des conditions qui ne mettraient pas la CC à son avantage.
Margaret sourit quand Xiang lui annonça avoir l’impression de vivre comme dans un rêve puis elle se décida à donner une réponse à la question qu’elle aurait sans doute voulu éluder une seconde fois. Ce fut d’ailleurs ce qu’elle tenta de faire.
- Je ne sais pas vraiment te répondre. Je ne travaille pas au pénitencier depuis assez longtemps. Mais d’après ce que j’ai compris, je pense qu’il est rare qu’un prisonnier sorte avant sa majorité.
Au détour d’une rue, elle se gara dans le quartier de Queen Anne, au centre de Seattle.
Toujours souriante, la vieille dame offrit la solution à Xiang comme si c’était l’évidence même.
- Et bien il faut cesser de fuir.
Il se mit à rire.
- Si tu te trouves un objectif, tu avances vers cet objectif au lieu de fuir ce qui te poursuit. Est-ce que tu as un objectif ? Sais-tu pourquoi tu es sur terre ?
Zach réussit à ouvrir les vannes des cancans. Il fallait espérer que le détective privé savait ce qu’il faisait parce qu’elles allaient être difficiles à refermer.
- Oh, il doit bien y avoir anguille sous roche entre ces deux là.
- Ils ont des souvenirs à échanger. Elle a été missionnaire en Afrique et lui y a combattu.
- Non, il a combattu dans le Pacifique, pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
- Tu es sûre ? Moi il me semblait que c’était l’Afrique.
- Il a participé à la bataille d’Okinawa avec les Marines.
- Il est plus âgé qu’elle.
- A notre époque, plus personne ne regarde les différences d’âge.
- Et à nos à âges surtout.
Et puis, une petite vieille se décida à poser une question, sans doute pour alimenter les ragots futurs.
- Mais pourquoi la cherchez-vous au juste ? Vous êtes sont fils ?
- Son petit-fils plutôt, intervint une autre qui avait l’air de vouloir flirter.
Pour la première fois en trois ans, Xiang pouvait voir les rues de Seattle défiler sans être enchaîné dans un fourgon. Le paysage n'avait pas vraiment changé. Magaret conduisait doucement et avec assurance.
Les gardes restèrent immobiles et impassibles pendant tout le moment où Xiang détailla ses souvenirs. La seule à intervenir quand il se mit à pleurer fut Margaret. Elle posa sa main sur son épaule pour le réconforter.
Margaret et Xiang qui tenait sa boîte se dirigèrent vers la sortie. Les gardiens ouvrirent la grande porte. Il était bien sûr hors de question de faire sortir Xiang par une porte dérobée.
Ils se retrouvèrent dans la rue, les voitures roulaient. Il y avait des arbres, des buissons un peu partout autour. Ils se dirigèrent vers le parking et entrèrent dans la voiture de Margaret. Une Chevrolet Impala qui devait avoir cinq ou six ans.
Margaret mit le contact et quelques instants plus tard, ils étaient en ville
L'allusion à la dame de trèfle parut faire mouche puisque les joueuses se mirent à rire. Sans doute le beau PI allait-il est l'objet des ragots du club de bridge pendant un moment. L'une des joueuses répondit avec toute la bonne volonté dont elle était capable
- Nous ne l'avons pas vue depuis plusieurs semaines. Je ne sais pas où elle est mais ça ne lui ressemble pas de rater plusieurs séances. C'est ce que nous avons dit cet homme qui es venu demander après elle. Un vieux hibou....
- Ah, intervint l'une de ses consoeurs, écoutez-la, on dirait qu'elle a vingt ans.
- Winston ! Se souvint-elle brusquement, mais je ne me souviens plus de son nom de famille.
A ma connaissance, il n'est pas question d'obliger les gens à faire du RP. La seule obligation vient de la désignation des partenaires. On propose à un joueur de faire du RP avec tel autre joueur. Il est libre d'accepter ou de refuser mais il ne peut pas dire "non, ce scénario là je veux le faire avec quelqu'un d'autre". Après, chaque joueur est toujours libre de lancer un RP additionnel avec qui il a envie, cette option-ci est en plus, enfin si j'ai bien compris.
Et je suis d'accord avec le fait qu'il faut mélanger au maximum les joueurs en incluant les nouveaux.
Maragert avait l'air très heureuse de voir Xiang profiter du bon repas qui lui était offert.
- Ce n'est que le début. Je vais te faire découvrir tout ce qu'il y a de bon à manger. Tu vas voir ce que c'est que le bacon. Quand tu auras goûté ça, tu ne voudras plus jamais manger rien d'autre.
Elle se mit à rire et ne redevint sérieuse quepour répondre à la question sur Mei.
- Elle est très sérieuse et très assidue dans son travail mais d'après ce que je sais, sa sortie n'est pas encore à l'ordre du jour. Je pense que le révérend ne la considère pas encore comme étant prête à vivre dans le monde dehors, il doit craindre une rechute. Nous en reparlerons tout à l'heure, quand nous serons dehors. Peut-être qu'on pourra écrire une lettre ensemble pour demander à ce que tu ailles la voir.
La dernière question surprit davantage la jeune femme.
- Et bien, tu vas sortir, dehors, pour la première fois depuis quoi... trois ans ? Allez, viens.
Ils parcoururent les couloirs, traversèrent la cour vide alors que les détenus avaient relâche le jour de Noël. Ils entrèrent ensuite dans le poste de garde qu surveillait l'entrée principale. Les deux gardiens se raidirent en voyant Xiang. Sa présence avait l'air de les stresser.
- Ah, oui. Nous vous attendions.
L'un d'entre eux prit une boîte sur lequel était indiqué le matricule du Chinois.
- 211C-413, c'était bien votre matricule, Monseur Lin ?
Il avait l'air gêné de rappeler que jusque la veille, on appelait Xiang uniquement par cette suite incohérente de chiffres et de lettres. Il tendit la boîte à Xiang qui put l'ouvrir directement ou l'emmener avec lui.
- Vos effets personnels, ajouta la garde.
Ce que Xiang avait sur lui a moment de son arrestation, donc.
Xiang et ses amis eurent l'opportunité de mettre au point une histoire cohérente pour la famille Blackhawk. Ils étaient une bande d'étudiants de l'Oregon qui avaient interrompu leurs études pendant un semestre pour voir du pays et effectivement, la famille amérindienne ne posa pas de question et parut entièrement satisfaite de l'explication.
Après la vaisselle, Xiang et ses amis regagnèrent la maison qui était mise à leur disposition et profitèrent d'une bonne nuit de repos près que Dee eut changé le pansement à l'épaule de Xiang. Le lendemain, Xiang retourna travailler pour Scoops and Sweets. Mel et Luis travaillèrent dans les champs avec John. Dee resta à la maison avec Ellen et Sacagawea, respectivement l'épouse et la mère de John Blackhawk où elle participa à l’entretien des deux maisons avec les deux femmes shoshones.
Les maigres rentrées d'argent de Xiang étaient compensées par le peu de frais que le groupe avait pour vivre place et, à ce rythme, il ne leur faudrait pas très longtemps que pour avoir assez d'argent que pour rejoindre Tulsa.
Les jours, puis les semaines passèrent. Xiang se rétablit complètement de sa blessure et il commençait à connaître pas mal de monde dans la petite ville de Pocatello dont les habitants aimaient déguster les glaces de la petite boutique du vieux Rufus. Le week-end, ils faisaient des sorties avec la famille Blackhawk, ils visitaient la nature des environs, le lac, la forêt. Ils apprirent même les rudiments de l'équitation pour faire des ballades à cheval.
C'était une vie agréable, loin des problèmes de Seattle. Sur le ton de la plaisanterie, Dee émit l'idée qu'ils devraient rester là, qu'ils pourraient faire leur vie à Pocatello et Xiang la connaissait suffisamment que pour savoir que derrière cette boutade il y avait une envie de tranquillité. Au-delà de ce changement d'univers, l'expérience resserrait les liens du groupe. Mel et Luis étaient comme les doigts de la main, ils étaient devenus inséparables et c'était comme s'il n'y avait jamais eu de séparation à Seattle.
Une nuit, Xang se réveilla en sueur au milieu de l'obscurité. Le réveil indiquait 2:00 AM. Il devait avoir fait un cauchemar bien qu'il l'ait oublié dès son réveil. Il avait la gorge terriblement sèche et la bouche pâteuse. La seule solution était de descendre à la cuisine ou de se diriger vers la salle de bain pour prendre un verre d'eau. Et puis, dans le couloir, il faillit faire un arrêt cardiaque. Dans l'obscurité se tenait face à lui la vieille Sacagawea, en chemise de nuit. Parfois, elle avait des crises de sénilité et faisait des choses bizarres ais c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans a maison de Xiang au milieu de la nuit.
- Ce que nous fuyons finit toujours par nous rattraper, tu sais.
Infrastructures > Bureau de Demers Private Investigations.
Après avoir trouvé un Subway et un sandwich pour apaiser son estomac, Zach n'eut pas de difficultés à trouver le club de bridge qui se trouvait dans l'arrière salle d'un salon de thé. Ca faisait un peu ambiance tripot clandestin pour honorables dames du troisième âge. Le whisk était remplacé par la verveine, l'odeur des cigares par celle d'un pot pourri, et bien sûr le poker par le bridge.
Après s'être fait indiquer la salle de jeu par le serveur du salon de thé, Zach tomba sur une partie en cours. Quatre vieilles dames tapait le carton. Aucune d'entre elles ne correspondait à la description de Ms Myers mais elles avaient toutes le même profil.